lundi 8 octobre 2012

La Lorgnette 3-2 Bleu Blanc: le blouse de vache

Samedi, 10h 30. J'ouvre les rideaux et je fais la grimace. Il fait dégueu. Et en plus on joue à 12h30. Tout ce que j'aime quoi. ABSSA ça veut bien dire association belge des sports du samedi après midi non ? Eh bien 12h30 c'est pas l'après-midi pour moi. Non monsieur. 12h30 un samedi c'est ... l'heure du brunch. Ou de la fin du petit dej au lit qui a été interrompu pour un dernier rodéo dans les plumes avant de de me rendre compte que je vais devoir gazer pour être là à 13h15 en vue du match de 14h00.
Eh ben tintin le brunch et le rodéo du matin. Parce que le rdv est à 11h45. En début de matinée quoi. Parce que avant 11h le samedi c'est pas le matin pour moi. C'est le PETIT matin. Y en a qui rigolent ? Pas Gaël en tout cas. 11h45 c'est le début de la nuit pour lui.
Juste le temps d'un café serré (avec une clope), de me brosser les dents et d'enfiler mon caleçon à l'envers avant de partir. Encore heureux que je ne doive pas me coiffer.

                                                     Gaël au réveil à 11h

Arrivé au complexe sportif d'Evere j'apprend qu'on va jouer sur le seul terrain non synthétique. Celui bien gras avec plus de boue que d'herbe. Ca existe encore ça ? Catastrophe: je n'ai que mes vieilles Copa Mundial datant de Mathusalem avec des multis studs en caoutchouc. Tellement usés qu'ils ont été réduits de moitié. Aqua planning garanti. Et dire que, tournante oblige, je ne devais même pas jouer ce match. Evidemment David  a déclaré une otite le jeudi, après avoir déjà eu un rhume samedi dernier. Qu'est-ce qu'il est fragile ce grand costaud. Et Phil a décliné la convoc. A mon avis il a vu l'horaire matinal et il s'est dit: non, non. C'est compréhensible car pour un match a 14h00 il mange des pâtes (sucres lents) a 10h30. Là il aurait dû les engloutir à 9h ! Le super brunch du petit matin quoi.

Pendant que Cap'tain Depot se concentre sur le toss sous un ciel plombé de fin du monde, mon adversaire direct, que je présume être l'avant centre local vu son n°9, lâche un pet particulièrement sonore. Autant surpris que moi, il s'excuse. -Les haricots du matin qui passent trop bien ? je lui demande ironiquement.-Non, la bière et de la mauvaise bouffe de fin de soirée, me répond-il. je suis rentré à 7h.
Pas le moindre stigmate de fatigue sur son visage. Ou bien il invente pour m'endormir, ou bien ce gars est une force de la nature.

Toujours en 3-4-3, on entame le match pied au plancher (des bouses de vaches). Comme la semaine dernière. Après même pas dix minutes, PDP est bien lancé sur son flanc gauche. Il déborde et adresse un centre aérien parfait au petit rectangle d'où Xavier longue tige n'a aucune peine à fusiller le gardien de la tête (0-1). De la belle ouvrage.

On sent que si on reproduit ce schéma en passant par les flancs ils vont avoir du mal. Mais voilà: pour lancer nos avions sur les ailes il faut avoir le ballon. Et un peu comme la semaine dernière, on commence à le perdre régulièrement ce ballon. Sur ce terrain fermier, nos petits gabarits perdent progressivement pied physiquement dans les duels.
Une longue transversale arrive dans ma direction. Ou plutôt dans celle du buveur de haricots à la levure qui part déjà dans mon dos ! Avec mes multis j'ai l'impression de marcher sur des oeufs. Je tend la jambe pour intercepter le ballon. Mais malgré mon 46 je le rate d'un cm ! Le péteur fou est parti. Je m'élance pour le rattraper. J'ai une vue imprenable sur ses longs crampons en alu qui me narguent. Ben oui c'est son terrain, il a l'habitude le fumier ! Ma tête court mais mes jambes moulinent à vide dans la mélasse. Un peu comme si j'étais resté calé en première sur mon vélo en pleine descente. J'appuie sur mes cuisses mais je sens que je vais être trop court. Heureusement il est très excentré et je ne vois personne de chez eux pour reprendre un centre. Tu parles. En pleine course le gars lâche un tir obus qui perfore les filets de Gaël juste sous la transversale (1-1). Vu l'effort il a sûrement lâché autre chose mais je n'ai rien entendu. Je me sens coupable et humilié.

Le match reprend. Et nos souffrances aussi. Je trouve qu'on relance bien dans les pieds, mais on continue à perdre régulièrement les duels au milieu. Les ailiers reviennent aider nos enfants du soleil de l'axe perdus dans la grisaille et la gadoue. Du coup on perd la possibilité de percuter par les flancs les rares fois où on a le ballon. Un cercle vicieux. Et la cacophonie tactique qui se répète à chaque match dès qu'on est sous pression. Il faudra bien trouver une solution à ce problème.
On hérite quand même d'une occasion. Par l'axe. Xavier réussit à s'infiltrer mais se fait faucher dans le rectangle. Le bond de cabri qu'il fait en tombant sème le doute dans l'esprit de l'arbitre. Après deux secondes le ref fait signe de continuer à jouer. Caramba ! Suite à un énième corner de l'autre côté, un robuste avant local zigzague dans le rectangle entre les poteaux bleus et blancs et glisse le ballon marron de mélasse hors de portée de Gaël (2-1). Le nomdedjeu d'Henri retentit jusqu'à la buvette.

Un peu perdus dans ces tranchées qui ne conviennent pas à leur jeu d'esthètes, Pablo et Romain sont remplacés par Ludo et Mariano à la pause. Allez rien n'est perdu. On se motive en se disant qu'il y a une pente de 5% et qu'elle est en notre faveur en deuxième mi-temps.
Mariano impressionne l'adversaire avec ses chaussures rouges fluo flambant neuves. On a l'impression que ses pieds sont plus grands que ses jambes. On tente de mettre la pression mais on perd encore trop vite le cuir à mon goût.
Poursuivi par Esteban, l'avant centre de La Lorgnette prend Pierre R. de vitesse et file vers Gaël. Je décide de quitter mon homme pour aller lui barrer la route. Le gars m'a vu débouler du coin de l'oeil. Il évite mon tackle qui ressemble plus à une danse de Pélican sur marécage et glisse la balle à ce foutu lâcheur de bombe. Je me rend compte que Marc est monté et qu'il est seul ! Déshinibé de ces toxines de la veille, péteur man ne se fait pas prier et trompe une nouvelle fois Gaël, sans même sourciller de l'anus (3-1).

Cette fois on est dans la mouise jusqu'au nombril.
Je décide de monter d'un cran avec l'assentiment de Pierre R. A charge pour Marc de contenir péteur man. Ce qu'il fera certainement mieux que moi aujourd'hui. Ca fonctionne. On leur met plus de pression. J'ai enfin l'impression de servir à quelque chose. La Lorgnette recule et se fait assiéger. Les ailiers reçoivent le ballon, mais ils ont immédiatement deux hommes sur eux. Il n'y a plus d'espace. Deux fois je tente un tir qui se voit contré in-extremis. Nouveau tir de l'axe de (?). Un joueur local intercepte du bras. Pénalty ! Vite, vite, il reste peu de temps. Je m'avance vers le ballon avec Tiago. Il me dit d'y aller. Au moins quelque chose que je fais bien ... normalement. L'arbitre siffle et d'un tir sec je place la balle dans le petit filet au ras du poteau (3-2). Difficile de faire mieux. Même Silvio Proto ne l'aurait pas eue. Si Anderlecht avait été présent, il m'engagerait juste pour ça. J'étais tellement concentré que j'en oublie d'aller vite récupérer le ballon.
Le siège du rectangle de La Lorgnette reprend. Les corners s'enchaînent. Mais où sont David et Kroto nomdedjeu ! Ca va finir par rentrer, c'est pas possible.
Passe de Simon pour Xavier qui se retrouve nez à nez avec le gardien et ... marque ! Goaaaaal ! L'arbitre annule pour hors-jeu. Je me trouvais à la hauteur de Xavier et pour moi il était au moins sur la même ligne. Impossible pour l'arbitre de le voir. Si tu n'es pas deux mètres derrière ton défenseur au moment de la passe et que toute la défense réclame hors-jeu, l'arbitre orphelin de ses juges de touche siffle à tous les coups. On ne peut même pas lui en vouloir. Mariano enrage, mais le ref reste cool. Les deux équipes ont un bon esprit.
Fin du match. Je serre la main de péteur man. Il me dit qu'il a mal à la hanche depuis qu'il se l'est pété il y a cinq ans. Je lui conseille de prendre sa retraite et de passer au baby foot la veille du match retour contre nous. Il rigole. Sans péter.
Malgré cette défaite et les sept points déjà perdus en cinq matchs on reste leader au classement. Allez, vivement un bon synthétique la semaine prochaine.

VH

L'équipe:

1ere MT:

              Gaël
   VH     Roels   Simon
Marc  Pablo Esteban   Tiago
Romain   Xavier    Pierre DP

2e MT:

              Gaël
VH       Roels      Simon
Marc  Ludo  Esteban   Tiago
Pierre DP   Xavier   Mariano

Echarpe: Xavier

Ils ont dit:

"C'est scandaleux comme terrain ça." (Romain)
"C'était passif en défense, passif au milieu, et passif devant." (Gaël)
"Tu met Romain devant, Pablo au milieu et Marc derrière. Et pour le reste vous tirez votre plan." (Henri, avant le match)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

un des plus beaux commentaire de match ;-)

bravo VH

Gaël

Nico VH a dit…

Merci Gaël ;-)

Anonyme a dit…

bon match de xavier :)romain

Anonyme a dit…

sur le goal annulé j'ai reçu le cuir de la part de Simon il me semble

Xavier